Conférence de Lucía Rodríguez García de Herreros (Universidad Carlos III de Madrid) : Création et stylisation dans l’iconographie touristique en Espagne : la femme dans la propagande des années 60 et 70.
Conversation avec Alicia Fuentes Vega (Universidad Complutense de Madrid).
Le tourisme et l’imaginaire touristique sont souvent utilisés comme paradigme ou mètre-étalon pour mesurer certains changements sociaux de l’Espagne des années 60. La représentation des femmes dans ce contexte (en particulier les femmes étrangères) est l’un des plus importants. En ce sens, un débat historiographique s’est construit sur le rôle de ces représentations du tourisme : d’une part, elles s’identifient à une modernité associée à des airs de changement ; d’autre part, cette rénovation a pu être instrumentalisée depuis des instances officielles pour donner un nouvel attrait au projet franquiste.Nous montrerons que, dans ce délicat équilibre, la stylisation introduite par la notion d’auteur a pu être pertinente et a pu contribuer à concilier les deux extrêmes. Pour ce faire, nous examinerons l’évolution des documentaires utilisés par le Ministère de l’information et du tourisme à des fins de propagande touristique pendant les années 60 et au début des années 70, avec un intérêt particulier pour l’évolution de la représentation des femmes dans ces films, et avec une analyse contextualisée du rôle joué dans cette évolution par le regard de réalisateurs comme Ramón Masats, José Luis Font, Jorge Grau, Javier Aguirre ou Claudio Guerín Hill.
Le séminaire permanent Mobilités, Identités et Patrimoine à l’Ère Touristique (MIPET) fait partie de l’axe “Circulations, Mobilités, Patrimoine” du laboratoire interdisciplinaire Pléiade (Université Sorbonne Paris Nord) et de l’Instituto de Lengua, Literatura y Antropología del Centro de Ciencias Humanas y Sociales du CSIC (Madrid).
Notre objectif est de comprendre le phénomène du tourisme dans cette ère post-fordiste de plus en plus marquée par la touristification. MIPET propose une étude historique, diachronique et holistique du tourisme, ainsi que des phénomènes complémentaires tels que les formes de mobilité (transit, voyage, exploration, conquête, migration, exil) et les processus simultanés de patrimonialisation, muséalisation et spectacularisation. Nous examinerons également les manifestations culturelles liées au tourisme et consommées de façon parallèle à la marchandisation des territoires et aux expériences propres au phénomène. Dans une perspective critique et en suivant l’héritage des sciences sociales, le séminaire vise à devenir un forum de communication permanent, transnational et pluridisciplinaire pour échanger des idées et des pratiques de recherche dans le domaine des études en sciences humaines sur le voyage, le tourisme et le patrimoine. La première saison se centrera sur la catégorie identitaire la plus populaire au sein des recherches récentes : le genre.