Depuis que les Nouvelles exemplaires de Cervantes sont sortis de l’imprimerie madrilène de Juan de la Cuesta en 1613, elles ont entrepris un long périple qui a immédiatement dépassé les frontières nationales. En effet, en 1615 paraît à Paris la première traduction française des douze Exemplaires de François de Rosset et Vital d’Audiguier, dans un contexte marqué par les alliances matrimoniales entre l’Espagne et la France qui ont permis un dialogue continu entre les deux cultures.
Il n’est pas surprenant que les écrivains français se soient aventurés à traduire les romans cervantins, très souvent en les adaptant au théâtre, et parfois en les adaptant au roman court français. Dans cette conférence je me concentrerai sur une étude de l’évolution du thème de La gitanilla (le premier des douze Novelas ejemplares) dans les réécritures françaises publiées au cours du XVIIe siècle : La Belle Égyptienne, d’Alexandre Hardy, créée en 1627; L’innocente Égyptienne, de Jean-Pierre Camus, roman court; La Belle Égyptienne (1642) de Sallebray; L’Étourdi (1655) et Les fourberies de Scapin (1671), de Molière; et l’Histoire du baron de Merargues et de la belle Egyptienne (Histoire du temps, ou Journal Galant, roman, 1685)
Conférence de Sara Ruiz Notario, résidente, doctorante en Philologie hispanique, Universidad de Córdoba / Université Paris Nanterre.