Tel un aimant qui attire et repousse les objets, le nationalisme est depuis le XIXe siècle un mouvement politique et social qui a créé et modifié des perspectives, des récits et la signification de multiples expressions culturelles. La musique n’est donc pas restée en marge de son magnétisme.Ainsi, les pratiques musicales sont devenues un instrument de plus pour la création d’identités collectives, et ont contribué à la construction de nouvelles réalités politiques comme les États-nations. Mais qu’est-ce qui fait, par exemple, que la musique soit « espagnole », « française » ou « basque »? Et plus intéressant encore, une même expression musicale peut-elle nourrir des discours nationalistes divergents ?
Cette conférence proposera plusieurs clés de lecture sur la construction du concept de « musique basque » entre les XIXe et XXe siècles. Mais, loin de se limiter exclusivement au Pays basque, ce processus se situera dans un cadre géographique plus large, de Madrid à Paris en passant par Barcelone et Bordeaux. Tout cela, dans le but de montrer que ces catégories identitaires ne sont pas des idées figées ou prédéfinies, mais des processus en constante évolution et sujets à des contingences historiques aux résultats parfois contradictoires.
Conférence de Asier Odriozola Otamendi, résident, Chercheur postodoctoral en Histoire contemporaine, Universidad del País Vasco / Euskal Herriko Unibertsitatea.