Le Greco de Crète : un peintre « métèque », espagnol, oriental ou européen?
Fernando Marías, Historien de l’art, Université Autonome de Madrid, Membre de la Real Academia de Historia
Conférence en français proposée à l’occasion de l’exposition Greco au Grand Palais.
Ce peintre voyageur, est parti de Candie, en Crète, pour rejoindre la métropole vénitienne, puis Rome et Tolède. Était-il un « métèque »» (meticcio, μέτοικος, meteco) ? Les Italiens l’ont-ils vu comme un artiste plein d’orgueil mais stupide ? Et pour les Espagnols il était peut-être mystique ou incroyant, solitaire et extravagant. Si, malgré ses voyages, Le Greco continua à se considérer lui-même comme un peintre grec en signant toutes ses œuvres dans sa langue et à revendiquer son identité crétoise, est-ce parce qu’il n’avait rien appris de nouveau à Venise, à Rome ou en Espagne ? Peut-être cherchait-il à se distinguer des autres artistes en se présentant comme celui qui avait apporté la tradition byzantine à la modernité.
Professeur d’Histoire de l’art à la Universidad Autonóma de Madrid et Membre de la Real Academia de Historia, il est Chevalier des Arts et des Lettres de la République française.
Il travaille sur l’art et l’architecture de l’Espagne de la première modernité et plus particulièrement sur des figures telles que Vélasquez et Le Greco. Il est l’auteur de nombreux ouvrages sur le peintre crétois dont El Greco’s Visual Poetics (2012), ainsi que le catalogue de l’exposition dont il fut le commissaire : El Griego de Toledo, pintor de lo visible y lo invisible (2014).
Il dédicacera son livre Greco, histoire d’un peintre extravagant (Cohen & Cohen en 2013) à la suite de la conférence.