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Histoire
Le 15 juillet 1927 est approuvé le Décret Royal qui décide de « la construction d’un Colegio de España à la Cité Universitaire de Paris ». Le roi Alfonso XIII avait préalablement choisi les terrains.
Les travaux commencent en 1929 et se trouvent confrontés à de nombreux problèmes provoquant un retard important.
La proclamation de la République en avril 1931, la nomination de Jiménez Fraud comme directeur et responsable de diverses résidences d’étudiants –entre autres la « Residencia de Estudiantes » de Madrid– et le soutien de l’Ambassadeur d’Espagne à Paris, Salvador de Madariaga, permettent l’aboutissement des travaux du Colegio.
Au mois d’avril 1932, la « Junta de Relaciones Culturales » nomme Angel Establier directeur du Colegio de España. Le personnel est embauché en 1933, les premiers résidents commencent à être admis et, d’après l’Acte de Fondation, le Conseil d’Administration est constitué en juillet 1934.
Origines et construction (1924-1934)
La Cité est créée après la Première Guerre Mondiale. Au début des années 1920, Emile Deutsch de la Meurthe fait une donation de dix millions de francs pour la création d’une cité-jardin où des étudiants de différents pays pourront vivre en étroite relation.
A cette époque, un Comité hispano-français est fondé en Espagne dans le but de convaincre les autorités du pays de construire un pavillon espagnol à la Cité Universitaire de Paris.
Le roi d’Espagne, Alfonso XIII, le Duc d’Albe et l’Ambassadeur d’Espagne à Paris, José María Quiñones de León, s’intéressent au projet.
De l’inauguration jusqu’à l’après-guerre (1935-1948)
Le Colegio de España est inauguré officiellement le 10 avril 1935, par une cérémonie honorée de la présence du Président de la République Française, Albert Lebrun, accompagné d’André Honnorat, sénateur et Président de la Fondation Nationale de la Cité Universitaire de Paris.
La délégation espagnole est composée de l’Ambassadeur d’Espagne à Paris, Juan Francisco Cárdenas, le Vice-président de la « Junta de Relaciones Culturales », Blas Cabrera, le professeur Ortega y Gasset, le Recteur de l’Université de Salamanque, Miguel de Unamuno et l’architecte du Colegio, López Otero.
A l’occasion de l’inauguration, une série de conférences sont données. Ainsi, Miguel de Unamuno évoque le « Destin de l’Espagne et l’universalité de sa langue » tandis que Blas Cabrera parle de « L’évolution dans le monde inorganique ».
Pendant les mois de mai et juin, une exposition est célébrée où participent quelques uns des artistes espagnols les plus remarquables de l’époque, comme Gargallo, Dalí, Miró, Juan Gris et María Blanchard, entre autres. Joaquín Nin et Leopoldo Querol donnent des concerts retransmis par la Radiodiffusion Française.
Lorsque la Guerre Civile éclate, le gouvernement espagnol cesse d’envoyer les fonds nécessaires au fonctionnement du Colegio. Le Colegio de España reste sous la tutelle du gouvernement français et de la Fondation Nationale. A cette époque, des exilés aussi bien anonymes qu’illustres sont accueillis, comme Pío Baroja, Blas Cabrera, Severo Ochoa et Javier Zubiri, entre autres.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, la Cité est d’abord occupée par les troupes allemandes puis, au moment de la libération, par les troupes américaines.
Une fois la situation redevenue normale en France, la Cité ainsi que le Colegio de España sont ouverts à nouveau. En 1945, à la demande du Délégué Général de la Cité, Angel Establier revient comme Directeur du Colegio
De la période franquiste jusqu’à Mai 68
(1948-1968)
Le rétablissement des relations diplomatiques entre la France et l’Espagne en 1948 permet la récupération du Colegio de España par le Gouvernement espagnol. En 1949, José Antonio Maravall est nommé directeur, poste qu’il occupe jusqu’en 1954. Antonio Poch y Gutiérrez prend sa succession (1954-1957). Le dernier directeur de cette période est Joaquín Pérez Villanueva (1957-1968).
Les années de guerre, les dégâts occasionnés par l’occupation allemande puis américaine et le manque de ressources financières expliquent l’état du Colegio, même si les conditions minimums d’habitabilité sont assurées. Un projet de réaménagement du bâtiment est élaboré et les travaux sont réalisés pendant les mois d’été 1950, 1951 et 1952.
Le nombre des résidents espagnols accueillis au Colegio s’accroît sans interruption. A la fin des années 1950, les premiers boursiers de la « Dirección General de Relaciones Culturales », de la « Junta de Energía Nuclear » et du Gouvernement français sont hébergés. En 1960, le Ministre de l’Education nationale, par le biais de la « Comisaría de Protección Escolar y Asistencia Social », convoque pour chaque année académique 20 bourses spécifiques d’un montant de 4.700 francs.
En 1960, un Centre audiovisuel pour l’apprentissage de l’espagnol est créé avec très peu de moyens, mais l’expérience est très positive. Les premières femmes sont admises en tant que résidentes en 1965.
Pendant toute cette période, de nombreuses activités sont développées en profitant du passage à Paris de professeurs et d’écrivains espagnols. Des concerts de musique espagnole, « méconnue ou peu courante dans les programmes musicaux de Paris », sont donnés et les artistes accueillis au Colegio organisent des expositions. A partir de l’année scolaire 1951-1952, des prix sont décernés avec le soutien de l’Ambassade et la collaboration d’autres centres espagnols.
Lors des événements de mai 68, le Colegio de España est occupé par un groupe d’«éléments révolutionnaires » qui constitue un comité d’occupation. Un mois plus tard, la police évacue les manifestants. Le Gouvernement espagnol décide de transférer les résidents dans d’autres maisons de la Cité et de fermer le Colegio sous prétexte de mener des travaux de rénovation.
Fermeture et reconstruction du Colegio (1968-1987)
En mars 1969, un rapport de José Luis Camblor, administrateur du Colegio de España, conseille de ne pas ouvrir le Colegio pour le moment. En mai de la même année, une nouvelle occupation se produit et une tentative d’incendie est à déplorer.
A la suite de ces événements, le Colegio reste fermé pendant des années. Les étudiants espagnols résidents à Paris réclament au Gouvernement espagnol la réouverture de l’établissement par le biais de lettres et manifestations. Le Parti Communiste Espagnol à Paris approuve une résolution où ils demandent la réouverture.
Maintes fois, le Délégué Général de la Cité Universitaire propose à l’Ambassade d’Espagne plusieurs formules afin de permettre la réouverture du Colegio sans jamais parvenir à un accord. Le Gouvernement espagnol veut une garantie de l’Etat français comme quoi il s’engagerait à prendre en charge tous les dégâts dans le cas d’éventuelles émeutes.
En 1975, le mécontentement des étudiants espagnols s’exacerbe. Deux occupations du bâtiment se produisent dans un intervalle de dix jours. La police intervient pour évacuer les occupants. Quelques mois plus tard, un incendie dégrade encore plus l’état du Colegio.
Avec le rétablissement de la démocratie en Espagne, le Ministre de l’Education et des Sciences, José María Maravall, et la « Junta de Construcciones, Instalaciones y Equipo Escolar » donnent le feu vert, le 10 mai 1982, à la rédaction de l’avant-projet pour la restauration du bâtiment sous la férule de l’architecte Alfredo Rodríguez Orgaz.
Les travaux commencent en décembre 1985 et se prolongent jusqu’en mai 1987. Le 12 février 1987 est publié l’Ordre qui permet la constitution d’une commission pour la reconstruction du Colegio de España à la Cité Universitaire de Paris.
Une nouvelle étape. Depuis 1987 jusqu’à aujourd’hui
Le Ministre de l’Education, José María Maravall, préside l’acte de réouverture du Colegio de España le 17 juin 1987.
Les Rois d’Espagne, Don Juan Carlos et Doña Sofía ainsi que le Président de la République Française, François Mitterrand, accompagnés des ministres de l’éducation des deux pays, José María Maravall et Michèle Alliot-Marie, sans oublier l’Ambassadeur d’Espagne à Paris, Juan Durán-Loriga, inaugurent la deuxième étape du Colegio de España à Paris le 16 octobre 1987. La directrice du Colegio, Carmina Virgili, remet aux deux chefs d’Etat une médaille commémorative, réalisée par le sculpteur basque Jorge Oteiza.
Carmina Virgili assume le poste de directrice du Colegio jusqu’en mars 1996, date à laquelle Luis Racionero lui succède. Il est remplacé en octobre 2002 par José Varela Ortega. Depuis octobre 2005, Javier de Lucas exerce le poste de directeur. En juillet 2012, Juan Ojeda occupe le poste de directeur. Actuellement, depuis décembre 2018, Justo Zambrana remplit cette fonction.
Dans l’esprit de la Cité Internationale Universitaire de Paris, et de par sa mission fondatrice, le Colegio de España a trois rôles principaux. D’une part, le Colegio a pour but de loger professeurs, chercheurs, artistes et étudiants universitaires; d’autre part, il assure la promotion de la science, de la culture et de l’art espagnols et, plus spécifiquement, des activités de l’enseignement supérieur et de la recherche développés par les universités et centres de recherches espagnols. Enfin, il favorise les échanges internationaux inhérents à ces objectifs.
En juin 1995, le Colegio de España a reçu la Plaque d’Honneur de l’Ordre Civil d’Alfonso X el Sabio. Cette décoration est donnée aux institutions espagnoles qui se distinguent par leurs activités culturelles dans le domaine international.