Les minorités dans l’Espagne médiévale et moderne ( XV°-XVII°s.)
Journée d’études : Minorités et hérésie dans l’Espagne médiévale et moderne
Organisé por Rica AMRAN (Univ. de Picardie Jules Verne, Amiens, CEHA) et Youssef EL ALAOUI (Univ. Rouen Normandie, ERIAC)
Le droit canonique définit l’hérésie comme « la négation obstinée, après la réception du baptême, d’une vérité qui doit être crue de foi divine et catholique (…) ». (cf. Código de derecho canónigo, Madrid, 1983, p. 437/ Can. 751).
Dès lors que l’on fait allusion à ce terme, il nous faut également citer la première épître de Saint Paul aux Corinthiens (II,19). Par ailleurs, Saint Isidore, dans son Étymologie, dresse une liste des « erreurs », prenant en cela pour modèle saint Augustin et son De haeresibus.
La bulle pontificale de Boniface VIII, Unam Sanctam, lancée en l’an 1302, souligne la nécessité d’obéir aux ordres de Rome comme unique condition irrévocable garantissant le salut de l’individu. Le Pape est ainsi considéré comme la seule autorité légitime qui puisse prendre des décisions dans le domaine de la foi.
Ce terme et son image prennent forme au fil du Moyen Âge et de l’époque moderne et nous assistons, peu à peu, à une évolution du concept d’hérésie qui, d’abord considéré comme une simple « erreur » est bientôt envisagé comme « une erreur obstinée » ; d’abord pensé comme un délit religieux, l’est bientôt comme un délit politique dans le cadre des monarchies confessionnelles.
Les limites de ce dernier étant de plus en plus vagues et vastes, les autorités en charge de son contrôle se trouvent contraintes à durcir leurs moyens de coercitions. Ainsi, les marques de l’hérésie furent-elles accrues, modifiées et reconstruites selon les intérêts divers de chaque époque.